L’Espagne a connu une vague de chaleur exceptionnelle ces derniers jours, avec des températures atteignant 38,8°C à Cordoue, le record absolu pour un mois d’avril. Ce phénomène est lié à un air très chaud venu d’Afrique et à un système météorologique stationnaire. Les conséquences sont multiples : sécheresse, risque d’incendies, impact sur la santé et l’environnement.
Un événement extrême et sans précédent
Selon le service météorologique espagnol, la température la plus élevée jamais enregistrée pour un mois d’avril a été atteinte jeudi 27 avril à l’aéroport de Cordoue, dans le sud du pays, avec 38,8°C vers 15h00 (heure locale). C’est près de 7°C de plus que le précédent record de 32°C datant de 2011. D’autres villes comme Séville, Grenade ou Murcie ont également dépassé les 35°C.
Voici une vidéo relatant ces faits :
Les experts ont été surpris par l’ampleur de la chaleur ressentie dans le sud de l’Espagne ces derniers jours. “Cet événement de chaleur en Espagne est absolument extrême, sans précédent, avec des températures jamais vues auparavant en avril. Dans certains endroits, les records sont battus avec une marge de 5°C, ce qui est quelque chose qui n’est arrivé qu’une poignée de fois dans les stations météorologiques du monde entier”, a déclaré Maximiliano Herrera, climatologue qui tient un compte Twitter sur les températures extrêmes.
Les causes du phénomène : un air africain et une situation bloquée
La vague de chaleur qui frappe l’Espagne est due à une combinaison de facteurs. D’une part, un air très chaud en provenance d’Afrique du Nord pousse la chaleur vers l’Europe. D’autre part, un système de haute pression et un ciel dégagé sur la péninsule ibérique favorisent l’ensoleillement et empêchent l’évaporation de la chaleur. Le sol est déjà très sec en raison de la sécheresse qui touche de nombreuses régions d’Espagne depuis des mois.
Le changement climatique joue également un rôle dans l’aggravation des températures naturellement élevées. Selon une étude publiée en 2019 par l’Agence européenne pour l’environnement, les vagues de chaleur sont plus fréquentes, plus intenses et plus longues en Europe depuis les années 1960. L’Espagne est particulièrement exposée à ce phénomène, avec une augmentation moyenne de la température annuelle de 1,7°C depuis le début du XXe siècle.

Les conséquences : sécheresse, incendies, santé et environnement
La vague de chaleur qui affecte l’Espagne a des conséquences multiples et négatives sur le pays. Tout d’abord, elle aggrave la sécheresse qui sévit depuis des mois. Les réservoirs du bassin du Guadalquivir ne sont qu’à 25% de leur capacité. La situation est critique pour l’agriculture et l’approvisionnement en eau potable.
Ensuite, elle augmente le risque d’incendies forestiers, avec le service météorologique national qui avertit que de vastes zones du pays sont en danger. Les autorités ont appelé à la prudence et à éviter les activités pouvant provoquer des étincelles ou des flammes.
Par ailleurs, elle affecte la santé des habitants, surtout les plus vulnérables comme les personnes âgées, les enfants ou les malades chroniques. La chaleur peut entraîner des coups de chaleur, des déshydratations ou des insomnies