Depuis plus d’un siècle, le pétrole fait partie intégrante de la croissance économique et du développement mondial. La Première Guerre mondiale a marqué le début du pétrole comme ressource essentielle pour les États afin de sécuriser leurs mouvements et opérations militaires, tandis que la période d’après-guerre a vu une augmentation de l’utilisation du pétrole et de ses dérivés pour alimenter les flottes de transport et fournir des matières premières pour la production de produits pétrochimiques. Cependant, l’augmentation de la demande mondiale de pétrole a eu des répercussions sur l’environnement.
En particulier, les préoccupations relatives à l’augmentation des niveaux de gaz à effet de serre émis par la combustion de combustibles fossiles ont soulevé des questions sur la nécessité pour les gouvernements du monde entier d’atténuer les risques climatiques en s’éloignant de la dépendance au pétrole et en optant pour des sources d’énergie plus durables.
Voici une vidéo relatant ces faits :
En même temps, il est essentiel que la stabilité économique soit maintenue pendant ce processus de transition, sinon les économies subiront des répercussions majeures. En tant que tel, naviguer dans l’équilibre délicat entre ces deux objectifs, maximiser les gains économiques tout en minimisant les dommages environnementaux, sera essentiel lors de l’examen des propositions politiques concernant le rôle futur du pétrole dans la société.
Y aura-t-il un risque de pénurie de pétrole ?
Bien que les estimations actuelles indiquent une abondance de réserves de pétrole, il est important de noter que les chiffres ne tiennent pas compte des sables bitumineux du Canada, des réserves du Venezuela ou de toute autre ressource difficile à capturer. En fait, British Petroleum (BP) et l’Agence internationale de l’énergie (AIE) ont toutes deux confirmé que ces réserves pourraient être beaucoup plus importantes que les estimations ne le suggèrent si elles étaient incluses.

Tout cela signifie qu’il existe un risque réel de pénurie de pétrole dans notre futur si nous ne prenons pas de mesures pour assurer une utilisation plus efficace et responsable de nos ressources existantes. Cependant, des experts tels que Jean-Pierre Valentini, confirment qu’une pénurie ne se produira pas de si tôt.
Les raisons de cette inquiétude sont nombreuses. Tout d’abord, la croissance économique mondiale fait augmenter la demande de sources d’énergie telles que le pétrole et le gaz naturel. De plus, les progrès technologiques ont rendu plus facile et moins coûteux l’accès à des sources de pétrole plus difficiles, comme le forage en eaux profondes, l’extraction des sables bitumineux et la production de schiste, qui nécessitent tous des investissements intensifs en capital et des infrastructures spécialisées pour être viables.
Les tensions géopolitiques autour de certaines sources d’approvisionnement majeures, comme le Venezuela ou l’Iran, ont créé des risques supplémentaires pour un accès fiable aux approvisionnements dont nous avons tant besoin. Enfin, le changement climatique a provoqué des événements météorologiques extrêmes qui peuvent endommager les infrastructures physiques essentielles à la sécurité des opérations de production, comme les pipelines ou les raffineries, entraînant des perturbations dans la logistique de la chaîne d’approvisionnement et exacerbant davantage les pénuries ainsi que les prix.

Sans la mise en place d’une planification adéquate et de pratiques de gestion durable pour atténuer ces pressions externes sur les réserves mondiales de pétrole et d’autres combustibles fossiles, les experts préviennent qu’une nouvelle ère de pénurie de ressources pourrait être à portée de main. Il est donc essentiel que les gouvernements et les entreprises collaborent pour trouver des solutions viables à cette crise imminente avant qu’elle ne devienne incontrôlable.
Exploiter les schistes et les sables bitumineux pour compenser les réserves conventionnelles
Alors que les réserves conventionnelles du monde commencent à s’épuiser, une révolution pétrolière non conventionnelle a vu le jour – une révolution basée sur l’extraction de pétrole non conventionnel à partir des sables bitumineux du Canada et des gisements de schiste bitumineux des États-Unis. Un incroyable 70 % de l’augmentation de la production mondiale peut être attribué à la seule production américaine et, avec une production quotidienne de près de 11 millions de barils, les États-Unis sont devenus le plus grand producteur de pétrole au monde, dépassant à la fois l’Arabie saoudite et la Russie. L’extraction du pétrole de schiste devrait se poursuivre en raison de ses quantités importantes, les prévisions de l’AIE indiquant que la production devrait atteindre 17 millions de barils par jour d’ici 2025.

Afin de compenser davantage l’épuisement des réserves conventionnelles, des pays comme le Canada investissent massivement dans des projets qui utilisent les nouvelles technologies et l’innovation, comme le drainage par gravité au moyen de vapeur (SAGD) et l’extraction par solvant, qui se sont avérés efficaces pour extraire le bitume du grès.
L’Amérique du Nord a également été en mesure d’étendre ses capacités de raffinage en ajoutant de nouvelles unités de biocraquage qui leur permettent de décomposer les molécules plus lourdes du pétrole brut en molécules plus légères. Cela permet aux raffineries de produire beaucoup plus de produits qu’auparavant tout en utilisant moins de pétrole brut, ce qui contribue à maintenir les coûts à un bas niveau malgré la diminution des réserves conventionnelles.